Présentation du projet
I. Aspects historiques et géographiques
II. Les ouvrages du Corpus de la statuaire médiévale et Renaissance : travail de publication critique des œuvres sculptées
III. La numérisation et la mise à disposition du catalogue iconographique. Leur financement
IV. Remerciements
V. Actualités
Fondé en 2001, le programme universitaire « Statuaire médiévale et Renaissance de la Champagne méridionale » avait pour but l’étude la plus complète possible des sculptures dispersées dans des zones restées sans examen dans les travaux classiques sur ce sujet. En des termes plus précis : les ouvrages consacrés à la statuaire troyenne du XVIe siècle, mouvement artistique capital, s’étaient généralement bornés au département de l’Aube (10). Il importait de faire cesser cette limitation. Ce d’autant qu’il était prévisible qu’une recherche systématique portant sur tout le Moyen Âge et le XVIe siècle aboutirait à des découvertes de pièces de qualité, voire à la révélation d’aspects historiques nouveaux.
Vingt ans plus tard, il apparaît que cette intuition était scientifiquement justifiée.
I. Aspects historiques et géographiques
Conduite sur trois départements, la Haute-Marne (52) (sa moitié nord essentiellement), la Marne (51) (le sud, région de Vitry-le-François) et l’Aube (10) (le Barsuraubois), l’enquête a beaucoup modifié le tableau de l’art de la région Grand Est. Pour la grande époque 1480-1550 :
– elle a fait découvrir des œuvres troyennes inédites et du plus haut niveau, liées souvent à une géographie restée ignorée : le Barsuraubois (10) et surtout dans la région de Joinville (52), relais du centre principal ;
– en même temps s’est dévoilée une statuaire dérivée de l’art troyen, sorte d’adaptation modeste et souvent tardive des créations de pointe : districts de Bar-sur-Aube (10), Vignory et Chaumont (52) ;
– vers le nord-est, la vallée moyenne de la Marne (51) (de Joinville au sud à Vitry et à la région de l’Argonne au nord) a été le théâtre d’une production totalement méconnue, utilisant surtout le bois et inspirée de la sculpture des Pays-Bas méridionaux. Ce groupe, sorte d’anti-Champagne troyenne, a été nommé par nous « l’atelier du Perthois » ;
Vierges à l'Enfant : Argers, Le Chemin et Jussecourt-Minecourt.– enfin est apparue, se surimposant à ces courants stylistiquement déterminés, une surabondante nébuleuse populaire caractéristique des milieux villageois : le « style Malaincourt », découvert dans tous les départements prospectés ainsi que dans l’Ouest lorrain.
Telles sont les observations les plus évidentes. D’autres, de caractère plus monographique, les ont accompagnées.
Cette enquête s’est, au gré des questionnements sur telle ou telle œuvre, insensiblement étendue à la périphérie des secteurs initialement choisis :
– l’ensemble de la Haute-Marne (52) est désormais bien prospecté. On rappellera à ce propos l’exposition relative à la Vierge au croissant de Blaise, réalisée avec l’aide de la MSH Lorraine (2012), et la participation de membres de l’équipe à l’exposition Langres à la Renaissance (2018) ;
– les départements lorrains ne pouvaient non plus être hors de parcours (54,55 et 88). La Marne argonnaise a été touchée par la production du grand artiste de Bar-le-Duc, Jean Crocq (fin XVe siècle) : invitation donc à un regard sur la Meuse (55), concernée aussi, à Ancerville, par l’atelier du Perthois ;
Sainte Barbe de Jean Crocq, Gizaucourt– les Vosges (88), eu égard au continuum formé par celles-ci avec les régions du Vallage, du Bassigny et du Langrois haut-marnais, ne pouvaient également être négligées. Elles font l’objet de nos attentions.
Les principaux résultats de nos recherches ont été publiés dans le cadre de la collection « Corpus de la statuaire médiévale et Renaissance de la Champagne méridionale » (à partir de 2016 : « et de l’Est de la France »), dont on trouvera la liste des titres ci-après, avec le nom de leurs auteurs. Neuf volumes parus, de 110 à 240 pages, examinent les statues et reliefs de douze cantons anciens. Un dixième est en préparation avancée.
Cette collection a été dirigée par Patrick Corbet et Pierre Sesmat, puis par Patrick Corbet et Jean-Luc Liez. Elle a été éditée aux éditions Guéniot à Langres, puis aux PUN-EDULOR à partir de 2016.
II. Les ouvrages du Corpus de la statuaire médiévale et Renaissance de la Champagne méridionale : un travail de publication critique des œuvres sculptées
- Vol. I. Canton de Soulaines-Dhuys (Aube - 10), par Sandrine Derson, Langres : Dominique Guéniot, 2003, 160 p.
- Vol. II. Canton de Doulevant-le-Château (Haute-Marne - 52), par Patrick Corbet et Marie-France Jacops, Langres : Dominique Guéniot, 2004, 110 p.
- Vol. III. Cantons de Saint-Remy-en-Bouzemont et Sompuis (Marne - 51), par Jean Fusier, Langres : Dominique Guéniot, 2006, 192 p.
- Vol. IV. Cantons de Poissons et Doulaincourt (Haute-Marne - 52), par Patrick Corbet et Anne Ollivier, Langres : Dominique Guéniot, 2008, 168 p.
- Vol. V. Cantons de Thiéblemont-Farémont et Vitry-le-François (Marne - 51), par Jean Fusier, Langres : Dominique Guéniot, 2010, 192 p.
- Vol. VI. Canton de Brienne-le-Château (Aube - 10), par Jean-Luc Liez, Langres : Dominique Guéniot, 2012, 237 p.
- Vol. VII. Canton de Bar-sur-Aube (Aube - 10), tome 1, par Jean-Luc Liez, Nancy : PUN - Éditions universitaires de Lorraine, 2016, 181 p.
- Vol. VIII. Cantons de Givry-en-Argonne et Heiltz-le-Maurupt (Marne — 51), par Jean Fusier et Aurore Barreau, Nancy : PUN — Éditions universitaires de Lorraine, 2017, 111 p.
- Vol. IX. Canton de Bar-sur-Aube (Aube - 10), tome 2 (Villages), par Jean-Luc Liez, Nancy : PUN - Éditions universitaires de Lorraine, 2020, 222 p.
On ajoutera à ces volumes le livret d’exposition :
La lune est sous ses pieds … La « Vierge au croissant » (Blaise, Haute-Marne). Une sculpture originale de l’art troyen du XVIe siècle, P. Corbet et J.-L. Liez (dir.), Langres : Maison du patrimoine du grand Troyes (Saint-Julien-les-Villas) et MSH Lorraine (Nancy), 2012, 39 p.
Le cœur de ces livres est constitué de notices associant, pour chaque pièce sculptée, une ou plusieurs photographies et un commentaire d’orientation, technique, historique et stylistique. On chiffre à 441 œuvres les pièces étudiées bientôt accessibles aux chercheurs, aux responsables et aux amateurs.
De par l’exhaustivité de la démarche, il n’y a pas pour la statuaire d’équivalent dans une autre région française. Les préfaces accordées à nos ouvrages par d’éminents spécialistes (conservateurs, universitaires, autorités locales) aussi bien que les comptes rendus des revues scientifiques établissent la réputation acquise par le programme nancéien.
Acquisition des photographies
L’avancée du projet n’a été permise que par l’acquisition régulière de photographies de qualité professionnelle. Nous devons en très grande partie cet apport décisif au mécénat de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), à partir de ses établissements de Soulaines-Dhuys (Aube - 10) et de Bure (Meuse - 55).
Il a autorisé le recours à un spécialiste de la photographie de sculptures, M. Didier Vogel, dont les compétences avaient été signalées lors de nombre de manifestations troyennes relatives à la statuaire ancienne.
Ses réalisations, effectuées sous la prescription des responsables scientifiques au cours de campagnes annuelles pratiquement ininterrompues, constituent le fondement de l’illustration des volumes du Corpus de la statuaire. Elles ont aussi servi à d’autres publications élaborées dans le cadre de l’équipe de recherche (articles, communications, catalogues d’exposition).
III. La numérisation et la mise à disposition du catalogue iconographique. Leur financement
Mais les clichés de notre opérateur sont naturellement plus nombreux que ceux publiés. En effet, en vue de l’étude affinée des œuvres, ce sont le plus souvent deux à trois prises de vues (voire plus pour des objets majeurs) qui ont été effectuées. À la nécessaire photo de face s’en ajoutent d’autres : de côté, de détail, voire de contexte. De ce fait, au bout de deux décennies d’activité, l’équipe universitaire dispose d’un album photographique d’une ampleur considérable.
Cet ensemble a pour forme première des tirages papier déposés à la disposition des chercheurs au sein du laboratoire Histoire et Cultures de l’Antiquité et du Moyen Âge (EA 1132) (Université de Lorraine, HISCANT-MA, F-54000 Nancy, France). L’idée s’est imposée de ne pas laisser trop peu utilisé ce catalogue, d’où le projet de sa numérisation et de sa mise en ligne de cette collection photographique, soutenu par l’Université de Lorraine. Il s’inscrit dans l’axe 2 « Création et Culture » du Contrat de plan État-Région (CPER-ARIANE* 4), il est financé de 2018 à 2021 par la vague 4.
* Le contrat de plan État-Région est un document par lequel l’État et une Région s’engagent sur la programmation et le financement pluriannuel de projets importants tels que la création d’infrastructures ou le soutien de filières d’avenir.ARIANE (Attractivité de la Région : Innovation, Aménagement du territoire, Nouveaux Effets économiques et sociaux) est cofinancée par l’Union européenne dans le cadre du programme opération FEDER-FSE Lorraine et Massif des Vosges 2014-2020).Plus d’informations : http://cper-ariane.univ-lorraine.fr/
M. Vogel permet l’usage strict et unique de ses prises de vues pour ce site internet grâce à un contrat d’autorisation d’utilisation de photographies monté avec l’Université. Nous le remercions.
Principes de la constitution du catalogue
Des aspects techniques de l’opération sont décrits plus loin. Bornons-nous à expliciter quelques points particuliers de cette base de données documentaire :
– nous offrons là l’ensemble de notre matériel iconographique, sans limitation aux œuvres publiées dans les volumes du Corpus de la statuaire. Des statues primitivement mal datées, contestées, finalement rejetées, avaient aussi fait l’objet de vues : celles-ci sont présentées également. On ne s’étonnera pas qu’elles soient dépourvues d’indications complémentaires, techniques ou scientifiques, de même abondance que les autres ;
– chaque cliché d’œuvre se décline souvent sous plusieurs formes : cliché couleur, cliché noir et blanc, cliché détouré ou avec son fond. Le cliché couleur non détouré a généralement été pris pour base, mais le parti a été décidé de les fournir tous, tels que nous les possédions, chacun pouvant participer à révéler tel ou tel aspect de l’œuvre. La pratique initiale du programme était celle du détourage : nous avons été amenés à l’abandonner peu à peu, conformément aux usages actuels de la discipline ;
– ce sont les photographies qui constituent la raison d’être de l’opération. C’est en appui que viennent les données permettant l’interprétation des œuvres, sous forme d’une fiche comportant des renseignements nécessaires (dimensions, localisation, datations…). L’accès aux notices du Corpus de la statuaire est réservé aux membres de l’équipe universitaire, mais les références paginales de celles-ci sont précisées ;
– le cadre géographique retenu est celui des volumes de la collection Corpus : les cantons dits anciens, antérieurs aux réformes territoriales de 2015.
Comme indiqué, des précisions proprement techniques suivent cet avertissement.
Notre bibliothèque numérique en ligne
La bibliothèque numérique « StatEst » permet un accès complet et aisé à un matériel documentaire exceptionnel, constitué pour 70% environ de clichés inédits.
Le visuel du site reprend les codes couleur à la fois de l’Université de Lorraine et de la collection Corpus. Il se veut sobre et proche du rendu imprimé pour les pages de contenus. La page d’accueil, noire comme la couverture des ouvrages papier, comporte un carrousel rappelant l’aspect des premières de couverture de la collection. Ce catalogue numérique se veut être le miroir de l’ouvrage papier dans sa visualisation.
Il bénéficie d’une conception responsive, permettant la lecture aussi bien sur smartphone que sur ordinateur. Des polices typographiques stables et libres de droits ont été choisies (textes : « Source Sans »/titres : « Consolas »).
Le footer reçoit les logos des supports financiers du projet, tout comme celui des collaborateurs principaux (Inist/CNRS et D. Vogel). Les informations administratives et juridiques interviennent dans le tiers droit, ainsi que la mention des crédits.
L’équipe
- Pilotage
- Guy Vottéro, Professeur émérite, ancien Directeur de l’HisCAnt-MA (UR 1132) à l’Université de Lorraine
- Patrick Corbet, Professeur émérite d’histoire du Moyen Âge, Responsable scientifique (HisCAnt-MA, UR 1132), correspondant de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, ancien Président de la section « Histoire et philologie des civilisations médiévales » du CTHS (Comité des Travaux Historiques et Scientifiques), membre de la Commission régionale du Patrimoine et de l’Architecture (Direction régionale des Affaires culturelles Grand Est) — section « Protection des Objets mobiliers et travaux ».
- Comité Scientifique
– Jean-Luc Liez, Docteur en histoire de l'art, commissaire d'expositions, membre résidant de la Société académique de l'Aube, chercheur associé (HisCAnt-MA, UR 1132) ;
– Catherine Bourdieu, Maître de conférences en histoire de l'art à l'Université de Lorraine (CRULH) ;
– Jean Fusier, documentaliste (1983-2015) à la Conservation régionale des Monuments historiques, ancien Conservateur des Antiquités et Objets d'art du département de la Marne ;
– Sandrine Derson, attachée de conservation aux Musées de Nancy, doctorante (HisCAnt-MA, UR 1132) ;
– François Griot, attaché de conservation du patrimoine (Bourmont - 52) ;
– Alain Laurent, chercheur indépendant.
- Photographies
Didier Vogel/Troyes
- Gestion de Projet
Isabelle Mangeot, technicienne d’information documentaire et de collections patrimoniales — valorisation de la recherche (Membre associé, HisCAnt-MA – UR 1132)
- Graphisme
Lucie Voinson (HisCAnt-MA, UR 1132)
- Coordination technique et Administration
Michel Caltagirone (HisCAnt-MA, UR 1132)
- Exposition de Données - OMEKA
Alain Zasadzinski et Sylvie Steffann (Inist/CNRS)
IV. Remerciements
Nos remerciements vont :
– aux municipalités et aux responsables paroissiaux qui nous ont permis l’accès aux églises concernées ;
– aux membres de l’HisCAnt-MA, ainsi qu’à leur soutien administratif (Véronique Dieudonné) ;
– aux acteurs du CPER Ariane (Nicolas Brucker, Samuel Ferey, Morgan Fortuna) ;
– à la Direction de la Recherche et de la Valorisation (DRV) — Sous-direction Valorisation et Innovation (resp. Lydie Noisette) ;
– aux PUN-EDULOR (Ferri Briquet, Maurice Rausch, André Villeroy), éditeurs des volumes VII, VIII et IX du Corpus de la Statuaire ;
– à l’assistante d’édition du laboratoire HisCAnt-MA (Lucie Voinson), au stagiaire de l’Inist/CNRS (Raphaël Kimm) et à la Direction de la Communication de l’Université de Lorraine (Émeline Ihry-Helvig) pour leur contribution au cahier graphique du site internet ;
– aux Services régionaux de l’Inventaire du Patrimoine culturel (Centres de Châlons-en-Champagne et de Nancy) ;
– au Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire (Université de Lorraine, CRULH) ;
– à la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) Lorraine.
V. Actualités
N’hésitez pas à demander une inscription sur la liste de diffusion pour suivre les actualités : hiscantma-statest-contact@univ-lorraine.fr.